dimanche 31 octobre 2010

Au clair de la lune


Enfin vu, ce magnifique film : sobre, profond...Pas sur la religion, effectivement, mais sur la nature humaine, la question du choix, omniprésente, de la liberté, de nos fragilités, de nos peurs et de nos doutes, que l'on peut ou non accepter et traverser...

Magistralement interprété.

J'ai particulièrement aimé les scènes avec les gens du village, très belles, ce qui est dit (peu de choses, pas de grands discours) sur les religions catholique et musulmane, tellement juste pour moi. On retrouve bien l'esprit de la phrase de Christian de Chergé : "L'Algérie et l'Islam, pour moi, c'est autre chose, c'est un corps et une âme. "

Si loin de la présence de ce "mal, qui hélas semble prévaloir dans le monde"

TESTAMENT DE DOM CHRISTIAN DE CHERGÉ

ouvert le dimanche de Pentecôte 1996

Quand un A-DIEU s'envisage...

S'il m'arrivait un jour - et ça pourrait être aujourd'hui -

d'être victime du terrorisme qui semble vouloir englober maintenant

tous les étrangers vivant en Algérie,

j'aimerais que ma communauté, mon Église, ma famille,

se souviennent que ma vie était DONNÉE à Dieu et à ce pays.

Qu'ils acceptent que le Maître Unique de toute vie

ne saurait être étranger à ce départ brutal.

Qu'ils prient pour moi :

comment serais-je trouvé digne d'une telle offrande ?

Qu'ils sachent associer cette mort à tant d'autres aussi violentes

laissées dans l'indifférence de l'anonymat.

Ma vie n'a pas plus de prix qu'une autre.

Elle n'en a pas moins non plus.

En tout cas, elle n'a pas l'innocence de l'enfance.

J'ai suffisamment vécu pour me savoir complice du mal

qui semble, hélas, prévaloir dans le monde,

et même de celui-là qui me frapperait aveuglément.

J'aimerais, le moment venu, avoir ce laps de lucidité

qui me permettrait de solliciter le pardon de Dieu

et celui de mes frères en humanité,

en même temps que de pardonner de tout coeur à qui m'aurait atteint.

Je ne saurais souhaiter une telle mort.

Il me paraît important de le professer.

Je ne vois pas, en effet, comment je pourrais me réjouir

que ce peuple que j'aime soit indistinctement accusé de mon meurtre.

C'est trop cher payé ce qu'on appellera, peut-être, la "grâce du martyre"

que de la devoir à un Algérien, quel qu'il soit,

surtout s'il dit agir en fidélité à ce qu'il croit être l'Islam. Je sais le mépris dont on a pu entourer les Algériens pris globalement.

Je sais aussi les caricatures de l'Islam qu'encourage un certain idéalisme.

Il est trop facile de se donner bonne conscience

en identifiant cette voie religieuse avec les intégrismes de ses extrémistes.

L'Algérie et l'Islam, pour moi, c'est autre chose, c'est un corps et une âme.

Je l'ai assez proclamé, je crois, au vu et au su de ce que j'en ai reçu,

y retrouvant si souvent ce droit fil conducteur de l'Évangile

appris aux genoux de ma mère, ma toute première Église,

précisément en Algérie, et déjà, dans le respect des croyants musulmans.

Ma mort, évidemment, paraîtra donner raison

à ceux qui m'ont rapidement traité de naïf, ou d'idéaliste :

"qu'Il dise maintenant ce qu'Il en pense !".

Mais ceux-là doivent savoir que sera enfin libérée ma plus lancinante curiosité.

Voici que je pourrai, s'il plaît à Dieu,

plonger mon regard dans celui du Père

pour contempler avec lui Ses enfants de l'Islam

tels qu'ils les voient, tout illuminés de la gloire du Christ,

fruit de Sa Passion, investis par le Don de l'Esprit

dont la joie secrète sera toujours d'établir la communion

et de rétablir la ressemblance, en jouant avec les différences.

Cette vie perdue, totalement mienne, et totalement leur,

je rends grâce à Dieu qui semble l'avoir voulue tout entière

pour cette JOIE-là, envers et malgré tout.

Dans ce MERCI où tout est dit, désormais, de ma vie,

je vous inclus bien sûr, amis d'hier et d'aujourd'hui,

et vous, ô amis d'ici,

aux côtés de ma mère et de mon père, de mes soeurs et de mes frères et des leurs,

centuple accordé comme il était promis !

Et toi aussi, l'ami de la dernière minute, qui n'aura pas su ce que tu faisais.

Oui, pour toi aussi je le veux ce MERCI, et cet "A-DIEU" envisagé de toi.

Et qu'il nous soit donné de nous retrouver, larrons heureux,

en paradis, s'il plaît à Dieu, notre Père à tous deux. AMEN !

Insha 'Allah !

Alger, 1er décembre 1993

Tibhirine, 1er janvier 1994

Christian


jeudi 28 octobre 2010




Ballade, bisou (ou plutôt tentative!) et toujours pas de chaises....

lundi 25 octobre 2010



Elle fait toujours d'aussi beaux dessins, ma fille!


Quelques photos de vie à l'école sur le site de son école (goûter et sortie).
C'est vrai qu'elle a pas l'air malheureuse en classe!



Certaines semaines filent plus vite que d'autres...jeudi soir, Shreelekha nous a fait son premier soucis de santé (sûrement en lien avec le froid glacial de certaines matinées...). Elle rentre de l'école et s'endort sur le canapé, vers 19h je la trouve bien chaude, elle a effectivement 39° de température. Au lit avec un dolip, elle est cuite.
Le lendemain matin, elle à 40°C...et veut aller à l'école!!!!

Hors de question, on va chez le médecin (elle me fait la tête car je la prive d'école).
RAS, surement un virus grippal quelconque. La fièvre baisse à 38° et ma fille tient ABSOLUMENT à faire sa demie-journée d'école : son père l'emmène, dit à la maîtresse qu'il a juste une heure de cours de 14h à 15h s'il y a le moindre problème (il bosse au collège du même établissement). Le soir, je retrouve une Shreelekha guérie et ravie de cette dernière AM avant les vacances.

Elle me surprend même par sa vitesse record à guérir!!!

Hier, on est monté dans les Vosges, touché la première neige de Shreelekha, elle était toute contente! Et c'était très beau (mais j'ai oublié l'appareil photo...)


samedi 16 octobre 2010

Pas de reflexion perso cet AM, mais du copié-collé depuis le blog d'Isabelle (j'espère qu'elle ne m'en voudra pas).

http://blogosapiens.typepad.com/isabelle_de_penfentenyo/

J'adore ce morceau (et le personnage joué par Russel Crowe dans Gladiator, même si le film est trop violent pour moi, j'ai zappé les passages horribles et sanglants), ça faisait longtemps que je ne l'avais plus écouté....Merci Isabelle!

http://blogosapiens.typepad.com/isabelle_de_penfentenyo/

ou http://blogosapiens.typepad.com/adoptsapiens (spécialisé adoption)


"Quand nous nous mettons à prier, nous avons l'impression que nous prenons l'initiative. Mais prier est toujours une initiative de Dieu en nous."

Jean-Paul II


mardi 12 octobre 2010

Shreelekha aime les mangues, normal!
Avec du sel et du piment, c'est grave docteur?

lundi 11 octobre 2010

Maîtresse adorée


Pas grand chose à dire sur ce RDV, on avait bien deviné que tout se passe au mieux à l'école : Shreelekha est autonome, volontaire, motivée...et "amoureuse" de sa maîtresse! Bref, tous les ingrédients sont réunis pour que ça se passe au mieux. Pas de soucis non plus côté copines, notre miss est très sociable quand elle se détend (on l'avait aussi déjà observé).
Je serais presque jalouse de la maîtresse (et des tonnes de dessins que Shreelekha lui fait...) si je n'étais pas si contente de ce lien positif qui est si primordial en CP (et encore un peu après d'ailleurs) pour les apprentissages...

dimanche 10 octobre 2010

4 MOIS


Comme pour un bébé, les premiers temps se comptent en mois...
Que de progrès, quelle capacité extraordinaire d'adaptation...
Jeudi, c'était la première sortie avec l'école sur la journée, vendredi, première cantine...Toujours une petite appréhension avant, et puis tout roule, Shreelekha est toujours prête pour de nouvelles aventures!
Ce midi, RDV avec la maîtresse adorée.


1ère poésie

Pendant que tu étais
sur la plage, cet été,
ou bien dans la fôret,
as-tu imaginé
que ton cartable rêvait?

mardi 5 octobre 2010

lundi 4 octobre 2010


Voilà, j'ai fait ma rentrée avec un plaisir certain à retrouver collègues et élèves, et une légère appréhension quant à l'idée de gérer la tribu et le boulot en même temps (je termine 3 jours à 17h), mais j'ai beaucoup de chance, ils sont relativement autonomes pour leurs devoirs, et Shreelekha n'en a pas beaucoup pour l'instant et y met beaucoup de bonne volonté!

C'est sympa, on peut commencer à avoir de petites discussions avec elle : l'autre soir, elle me disait qu'elle aurait aimé resté avec sa nounou en Inde, qu'on ne lui a jamais demandé son avis...
Je lui répond que la vie, c'est parfois dur, en particulier ce grand changement pour elle...et qu'on ne fait pas toujours ce qu'on veut, parfois d'autres décident pour nous, parce qu'ils pensent que c'est mieux....

- "c'est quoi la vie?"
- ouah, je réfléchis un peu....."soit on est vivant, soit on est mort (et je lui mime un mort, elle connaît cette mimique); pour l'instant, on vit, un jour on sera mort.
- "toi et moi et Clément et Alice...un jour morts?"
- "oui"
- "en Inde, pas mort!"
- "en Inde, on ne meurt pas?"
- "non"
- "tu n'as jamais vu un animal mort là-bas ou entendu dire que quelqu'un est mort?"
-"non, en Inde pas mort"

Je souris doucement, lui dit que si, même en Inde, on meurt, et la discussion s'arrête là (quand elle en assez assez de parler - ou ne veut pas être contredite?- , elle me dit "finit parler")

C'est à la fois touchant et sûrement porteur de plein de signification, n'est-ce pas Isabelle?